Penser comme une montagne

(Aldo Leopold,Almanach d’un comté des sables 1949)

Remarques-tu que je me fais toute discrète en ne tissant ma toile que dans les recoins en hauteur de ta demeure ?

. Ressens-tu combien ton piétinement m’a écrasé et stérilisé ?

. Comprends-tu comment j’en suis arrivée là, assise sur un carton à l’entrée de ton carrefour market, à vous implorer, passants pressés dans ce froid glaçant ?

. M’imagines-tu jeune, belle, avec des rêves plein la tête, moi qui aujourd’hui cours et m’épuise dans le sombre, pour un pâle semblant de vie ?

. Tu m’habites depuis des décennies et tu m’aimes… Tu ne vois plus mes tours , mes barres plates. Seulement toutes ces petites lumières qui m’embrasent, la nuit venue, ces âmes qui m’illuminent de leur présence…

. Penser comme l’araignée…

. Penser comme le petit bois de pins sur une côte de Charente maritime… Un accrobranche avait pour conséquence une sur fréquentation de ce site. Il a été supprimé.

. Penser comme la femme qui mendie…

. Penser comme celle qui doit nettoyer à toute allure les chambres d’un hôtel dans une zone d’activités à l’entrée d’une ville…

. Penser comme mon quartier des Fontaines…

C.,24 01 2024


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