Est-ce que je suis frugale ?
La joie, cadeau de celles et ceux qui accueillent le manque, consentent à la béance qui est en eux.
La joie comme couronne offerte à ceux qui acceptent de ne pas être remplis et qui ne le cherchent plus.
La joie, un état de grâce. Une grâce donnée comme par surcroît à celui ou celle qui ne la cherche pas, qui ne la cherche plus comme objet de son désir.
Que convient-il donc de chercher ?
La justice, la justesse, l’ajustement, à ce qui, en moi est vraiment humain, à ce qui est susceptible de me rendre véritablement humaine.
Quelle est ma quête ?
S’agit-il de se priver pour recevoir ? Suis-je suffisamment pauvre pour accueillir ou suis-je trop riche, trop encombrée de tellement de choses ? Même la richesse de mes expériences n’est-elle pas à convertir pour converger vers une forme de sagesse ?
Cela me rappelle une petite histoire… En Inde, un mendiant se tenait chaque jour dans un endroit passant pour quémander de la nourriture. Un maitre demanda à son disciple en formation : cet homme que tu vois semble pauvre, pourtant il ne connaitra pas forcément la sagesse. En effet, son comportement de propriétaire envers son bol qu’il ne parvient pas à lâcher, l’empêchera d’entrer sur le chemin de sagesse.
C’est terrible, pensais-je !
Le comportement de propriétaire, n’est-ce pas cela qui est à craindre ? Et si, derrière ce comportement pouvait se nicher la peur de manquer ?
Nous voici, semble-t-il, renvoyés à une expérience spirituelle fondamentale. Consentir au manque, caractéristique essentielle de l’être humain. Consentir à la béance qui est en moi, en nous, que seul Dieu peut venir habiter de Sa Présence, éclairer de Sa Lumière.
C’est peut-être là pour moi, pour nous une posture à choisir, à préférer ?
Alors, si je suis consciente de cette béance en moi, si je consens à son existence, peut-être pourrais-je trouver dans un chemin de frugalité Joie – Paix ?
Elisabeth, 21 février 2024
A partir de phrases extraites du livre de Pierre Rabhi : La puissance de la modération
0 commentaire